Résultats généraux
L’effectif suivi est constitué des travailleurs ayant porté au moins un dosimètre passif dans l’année. La dose individuelle moyenne est calculée sur l’effectif exposé (travailleurs ayant reçu une dose supérieure au seuil d’enregistrement des dosimètres). Elle tient compte des différentes composantes de rayonnements ionisants (gamma, bêta, neutrons).
Après une tendance à l’augmentation sur la période 2015-2019, l’effectif suivi et la dose individuelle moyenne diminuent en 2020. La diminution de la dose moyenne est en partie liée à la crise sanitaire due à la COVID-19 pendant laquelle certaines activités ont été reportées, voire annulées. La part de l’effectif exposé est relativement stable depuis 2018.
En termes d’effectif suivi, le domaine des activités médicales et vétérinaires reste le plus important, suivi de l’industrie nucléaire qui représente environ un quart des effectifs. Les domaines du nucléaire et celui de la radioactivité naturelle présentent les valeurs de doses individuelles moyennes les plus élevées.
Le nombre de travailleurs faisant l’objet d’une surveillance dosimétrique du cristallin est en progression de 2015 à 2019 et marque une légère diminution en 2020. La dose moyenne est relativement stable depuis 2017. L’analyse de la répartition des effectifs par classe de dose montre que la majorité des travailleurs n’a enregistré aucune dose.
Si plus des trois quarts des effectifs suivis pour la dosimétrie du cristallin appartiennent au domaine médical, c’est dans le domaine médical et dans le domaine de l’industrie que la dose individuelle moyenne est la plus élevée. La part des travailleurs ayant une dose annuelle supérieure au seuil d’enregistrement est majoritaire dans les domaines du nucléaire et de l’industrie.
L’effectif suivi pour une exposition des extrémités est relativement stable sur la période 2015-2020. Le nombre de travailleurs bénéficiant d’une dosimétrie par bague s’est globalement stabilisé depuis 2017.
Pour la dosimétrie des extrémités (bague et poignet) ou la dosimétrie par bague, la dose totale diminue entre 2019 et 2020.
Le nombre total d’analyses réalisées dans le cadre de la surveillance de routine ou de la surveillance spéciale a tendance à diminuer sur la période 2015-2020. La poursuite de la baisse en 2020 s’explique en partie par la situation sanitaire liée à la COVID-19. Pour la surveillance de routine, le nombre de travailleurs présentant un résultat positif augmente sur la période 2015-2018 puis diminue. L’évolution de ces indicateurs en ce qui concerne la surveillance spéciale (mise en place pour quantifier des expositions significatives suite à un événement anormal réel ou suspecté) est par essence fluctuante d’une année sur l’autre./strong>.
Que ce soit pour les examens anthroporadiométriques ou les analyses radiotoxicologiques, la très grande majorité des analyses concerne le domaine nucléaire.
En 2020, le nombre de travailleurs identifiés comme ayant fait l’objet d’un calcul de dose engagée est en forte hausse par rapport aux années précédentes. Les valeurs de doses engagées sont généralement faibles, à l’exception d’une valeur supérieure à la limite réglementaire observée en 2020 (21,3 mSv : estimée pour un travailleur du secteur de la fabrication du combustible) et d’une valeur proche de la limite réglementaire en 2016 (19,6 mSv : estimée pour un prestataire du nucléaire).
Lorsque le dépassement d’une des limites réglementaires de dose est signalé, selon les dispositions réglementaires en vigueur, le médecin du travail (MDT) doit diligenter une enquête et statuer quant au maintien ou non de la valeur. Les données présentées ici prennent en compte les conclusions du MDT le cas échéant.
En 2020, 7 dépassements de la limite réglementaire de 20 mSv pour la dose efficace ont été enregistrés, dont un associé à une exposition interne, et 1 dépassement de la limite de dose aux extrémités.
Les événements de radioprotection recensés par l’IRSN concernent les événements déclarés à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) dont l’IRSN est destinataire d’une copie, ainsi que les événements non déclarés dont l’IRSN a connaissance et qu’il considère comme des signaux intéressants pour la radioprotection. Certains de ces événements font l’objet d’une expertise de l’IRSN.
Aucune évolution significative du nombre total d’événements n’a été observée ces dernières années. Le domaine nucléaire affiche le nombre d’événements le plus élevé.